Le Moyen-Orient à nouveau sous tension

16 June 2025

Temps de lecture : 5 min   

Depuis qu’Israël a lancé vendredi un raid surprise contre certaines infrastructures nucléaires et militaires iraniennes, les deux pays se rendent coup pour coup. Cette nouvelle montée en tension dans le conflit qui oppose les deux pays s’accompagne d’une brusque hausse des cours du brut. Quel impact cela a-t-il sur les marchés financiers et la stratégie d’investissement ? Vous trouverez la réponse à la question dans l’analyse qui suit…

Israël veut empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire

Rarement la scène géopolitique aura été aussi perturbée que ces dernières années. Après l’invasion de la Russie par l’Ukraine, la guerre commerciale de Donald Trump, le conflit au Moyen-Orient prend une nouvelle dimension avec l’attaque surprise d’Israël sur les installations nucléaires et certains sites militaires iraniens.

Coup de chaud sur le marché pétrolier…

A ce stade, il est difficile de savoir si Israël parviendra, en recourant à la force, à convaincre l’Iran de mettre un terme à son programme d’enrichissement nucléaire à des fins militaires. Comme on voit mal le conflit se solutionner rapidement, cela se traduit pour les marchés financiers par une nouvelle hausse de l’incertitude géopolitique. Une incertitude qui se concentre logiquement surtout sur le marché pétrolier.

La crainte de voir le conflit s’étendre dans une région, où se concentre un tiers de la production du pétrole, a fait violement réagir les cours du brut. Le baril de Brent a brusquement rebondi de 69 à plus de 78 USD, avant de revenir à hauteur des 75 USD. Il convient de souligner que jusqu’ici les cours du pétrole étaient plutôt engagés dans une tendance baissière, le marché étant très bien, voire trop bien, approvisionné. Il faut se souvenir, en effet, que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés («OPEC+ ») ont depuis plusieurs mois procédé à une augmentation de leur production pétrolière. En outre, l’OPEP dispose d’importantes capacités excédentaires (de l’ordre de 5 millions de barils par jour) qui devraient pouvoir compenser l’éventuelle disparition du pétrole iranien -- l’Iran exporte environ 1,7 millions de barils par jour. On peut donc y voir un facteur potentiel de stabilisation des cours du brut, pour autant évidemment que le conflit ne gagne pas en intensité et qu’il n’y ait pas de fermeture du détroit d’Ormuz par lequel transite près de 14 millions de barils par jour.

… et hausse de l’aversion au risque

Comme la hausse des cours pétroliers est, au même titre d’ailleurs que la hausse des tarifs douaniers voulue par Donald Trump, de nature à raviver les pressions inflationnistes, cela risque de compliquer la tâche des banques centrales qui sont engagées dans un cycle de baisse des taux. Une perspective qui n’augmente pourtant que faiblement l’aversion au risque, puisque les actions résistent plutôt bien : les indices S&P 500 et Euro Stoxx 50 ont abandonné moins de 2% depuis le début des hostilités. Par contre, on constate que les valeurs considérées comme refuge, comme l’or et les obligations les plus sûrs, sont davantage recherchés par les investisseurs.

Quid de la stratégie d’investissement ?

Dans ce contexte, il convient de ne pas minimiser le risque d’escalade du conflit entre Israël et l’Iran, mais pas non plus de tomber dans l’excès inverse. Le risque de rupture de l’approvisionnement sur le marché pétrolier n’est, à ce stade, pas le scénario le plus probable. Mais il est certain que les cours pétroliers vont être confrontés à une nouvelle période de volatilité. Une volatilité contre laquelle les investisseurs peuvent se protéger en privilégiant, notamment, l’or et les obligations de bonne qualité crédit qui continuent d’être mis en avant par la stratégie d’investissement d’ING.

Pour ce qui est des actions, qui ont connu un spectaculaire rebond depuis leur point bas du 8 avril (+14%, en euros, pour l’indice MSCI des principales actions mondiales), mieux vaut se concentrer sur les secteurs disposant de belles perspectives bénéficiaires, comme c’est le cas pour les secteurs de la technologie et de la finance.

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