A ce stade, il est difficile de savoir si Israël parviendra, en recourant à la force, à convaincre l’Iran de mettre un terme à son programme d’enrichissement nucléaire à des fins militaires. Comme on voit mal le conflit se solutionner rapidement, cela se traduit pour les marchés financiers par une nouvelle hausse de l’incertitude géopolitique. Une incertitude qui se concentre logiquement surtout sur le marché pétrolier.
La crainte de voir le conflit s’étendre dans une région, où se concentre un tiers de la production du pétrole, a fait violement réagir les cours du brut. Le baril de Brent a brusquement rebondi de 69 à plus de 78 USD, avant de revenir à hauteur des 75 USD. Il convient de souligner que jusqu’ici les cours du pétrole étaient plutôt engagés dans une tendance baissière, le marché étant très bien, voire trop bien, approvisionné. Il faut se souvenir, en effet, que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés («OPEC+ ») ont depuis plusieurs mois procédé à une augmentation de leur production pétrolière. En outre, l’OPEP dispose d’importantes capacités excédentaires (de l’ordre de 5 millions de barils par jour) qui devraient pouvoir compenser l’éventuelle disparition du pétrole iranien -- l’Iran exporte environ 1,7 millions de barils par jour. On peut donc y voir un facteur potentiel de stabilisation des cours du brut, pour autant évidemment que le conflit ne gagne pas en intensité et qu’il n’y ait pas de fermeture du détroit d’Ormuz par lequel transite près de 14 millions de barils par jour.