Pourtant, à y regarder de plus près, l’existence de produits réellement globaux est une illusion. Ainsi, des boissons comme le café, la bière ou le vin n’ont pas le même goût et ne sont pas consommés de la même façon et dans les mêmes proportions en France, en Belgique, en Hongrie ou en Espagne. Même au sein d’un monde qui se globalise, la consommation reste en grande partie une réalité locale. En fonction de notre culture et de notre nationalité, nous n’allons pas dépenser notre argent de la même manière.
Rien qu’au niveau de la Grande Région, on constate déjà des disparités importantes. Les Allemands, par exemple, sont les moins adeptes de la consommation loisirs ou flânerie en magasin. Ils ont des critères de sélection très stricts selon le type de biens qu’ils veulent acheter, n’hésitent pas à comparer les prix, sont sensibles aux promotions et fréquentent les enseignes discount. Les Français, au contraire, considèrent souvent l’achat comme un acte de plaisir, ont tendance à consommer davantage de produits de loisirs et de culture et privilégient la qualité à la quantité (« consommer peu, mais de qualité »). Considérés pendant longtemps comme faisant partie des meilleurs épargnants au monde, les Belges sont plutôt sensibles au prix et soucieux d’obtenir la meilleure valeur pour leur argent. Quant aux résidents luxembourgeois, ils tirent souvent parti de la petitesse du pays pour effectuer leurs courses chez leurs grands voisins français, allemands ou belges.