Oui et… non. D’un côté, la mutualisation des coûts (loyer, nourriture, véhicule, etc.) permet de réaliser des économies importantes. De plus, si le couple déclare leur partenariat auprès de la commune de leur lieu de résidence, l’imposition est plus avantageuse que celle de deux célibataires, même sans enfant. De l’autre, la vie de couple n’est pas pour autant le paradis des radins. Des dépenses insidieuses peuvent se mettre en place comme, par exemple, le fait qu’un conjoint ne veut pas imposer des limites au train de vie de l’autre ou cache ses dettes par peur de compromettre la relation.

Alors, quelles sont les dérives financières possibles de la vie à deux et comment les éviter ?

Dresser un bilan individuel, puis commun

Avant de créer un nouveau bilan pour le couple, chacun devrait d’abord dresser une liste de ses biens et de ses dettes. Cet exercice permet d’identifier les actifs que l’on veut garder en propre et de mieux comprendre les habitudes de consommation et d’épargne de son conjoint. Cela vous évitera aussi de juger trop rapidement l’autre comme un/e gros/sse radin/e ou un/e ultra dépensière(ier).

Chez toi, chez moi ou chez nous ?

Emménager à deux implique forcément des choix. Quels sont les meubles et électroménagers que vous allez garder ? Quels sont ceux que vous allez vendre, donner ou jeter ? Ou peut-être préférez-vous repartir à neuf ? Allez-vous opter pour la cohabitation ou la copropriété ? Si vous choisissez la copropriété, consultez d’abord un avocat ou un notaire afin d’établir des règles équitables, surtout si la mise de fonds est inégale ou si vous prévoyez que les versements hypothécaires seront différents.

Etablir un budget commun

L’opération peut s’avérer difficile, voire délicate. C’est pourtant la meilleure manière de connaître les entrées et sorties mensuelles de chacun et de s’entendre sur une partage équitable en fonction des revenus de chacun. Quelle part de vos revenus allez-vous consacrer aux dépenses communes ? Quelle somme garderez-vous pour vos dépenses personnelles ? Comment allez-vous répartir les dépenses ?

Trois grandes formules budgétaires sont à votre disposition :

  • Pot commun : ce modèle où tout est mis en commun peut être une source de conflits si l’un des conjoints est très dépensier ou si les écarts de revenus sont trop grands. Autre inconvénient : le compte joint peut être gelé en cas de décès d’un des deux conjoints.
  • Moitié-moitié : le partage en parts égales peut convenir aux conjoints gagnant un salaire équivalent, mais ne permet pas de rééquilibrer les inégalités. Le conjoint le plus riche s’enrichit, tandis que le plus pauvre s’appauvrit.
  • Prorata : les dépenses communes sont divisées au prorata des salaires de chacun. Cette formule peut aider le partenaire qui gagne le moins à épargner et contribuer à réduire son insécurité. Par contre, elle peut déplaire à celui qui gagne le plus, même si c’est la formule la plus équitable.

Ne pas laisser l’un s’enrichir au détriment de l’autre

Même si cela peut s’avérer commode si vous gagnez moins que votre conjoint, ne tombez pas dans le piège d’assumer l’essentiel des dépenses quotidiennes et de laisser votre partenaire payer en son nom seul les bien durables comme la maison et les meubles. Ceux-ci possèdent une valeur de revente et, en cas de rupture, vous vous retrouverez sans rien.

Conclure un contrat de vie commune ou une convention patrimoniale

Vous vivez aujourd’hui le grand amour, c’est formidable ! Profitez-en pour prévoir quand tout va bien les règles qui prévaudront en cas de rupture : le mode de partage de certains actifs, l’inventaire et le partage des biens communs, l’occupation de la maison, etc. Inscrivez-les dans un contrat de vie commune si vous êtes cohabitants de fait ou dans une convention patrimoniale en cas de déclaration de partenariat auprès de votre commune de résidence. N’hésitez pas à faire appel à un avocat ou à un notaire pour la rédaction de ces documents.

En résumé, amour et argent peuvent faire bon ménage à condition que chacun exprime en toute franchise ses besoins, ses attentes et ses limites.

03/2023

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